Chaque début d’été, par milliers, ils sont là, les feux de la St Jean illuminant, tels des lampadaires, tout le Roussillon sans exception, et notre Canigou, pic sacré Catalan perché tout là haut pareil aux phares d’Alexandrie, éclaire à lui tout seul toute la vallée et même, au moins, jusqu’au bout de la Méditerranée, par la grâce de fagots de sarments venus à dos d’homme et de bourricot des Albères, du Fenouillèdes, du Capcir, du Rivesaltais, de la Salanque et de perpète les oies.
Ces feux magiques, vieux comme le monde, qui ont bercé ‘’fa temps’’, l’enfance de notre belle centenaire Jeanne, ont entre autres, flambé et ‘’roundinégé’’ dans notre ‘’villaginot’’ de la Place de l’Eglise à la Rue des Mimosas (où Alex, notre ferronnier, élève désormais des poules), avant de se stabiliser depuis plus d’une décennie à quelques pas de la Cave Coopérative et de la Chapelle sur le terrain de foot.
Chaque 23 de ce mois de juin, les Planézols se réunissent autour de ce feu (synonyme d’amitié et sentant bon rousquilles et ‘’boutifarre’’), accompagnés de voisins et amis Cassagnols, Lansaquois, Rasiguérois, Tourills… et l’occasion est belle, tous les ans, d’y voir grandir nos enfants, d’y voir vieillir nos anciens, et à travers eux, comme un symbole, apprécier cette vie qui ne fait que passer.