Au jour le jour 2011

Lundi 31 janvier

Chaque matin, après avoir regardé, tout en déjeunant tranquillement, l’Indep sous toutes ses coutures, Jean-Pierre se régale de venir passer quelques instants derrière le Roc, bien à l’abri de la tramontane, manière de ne pas perdre le contact avec cette nature côtoyée pendant près de 50 ans.
Derrière le Roc, c’est un peu son jardin, son ‘’chez lui’’ ; on le sent heureux d’être là au milieu de ses ceps, à rendre service désormais, à son fils et beau-fils, sans avoir à se prendre la tête avec la gestion de l’exploitation.

Jeudi 27 janvier

Ce n’est pas demain la veille que la famille Puig va pendre la crémaillère dans son futur garage agricole situé sous Lou Sarrat. Mais le plus gros semble fait avec la livraison des blocs annonciateurs de la fin des ‘’soucis’’ paperasses. Robert doit être bien soulagé et ses fistons, macarelle, se préparent un avenir serein et doré avec tout le matos à quatre pas des fenêtres et loin du moindre voisinage.

Mardi 25 janvier

Lorsque un Pallagousty vigneron rencontre un autre Pallagousty vigneron, ils se racontent, bien évidemment, des histoires de vignerons (temps, taille, tracteur, traitements…). Mais bien sûr, aussi, ils discutent immanquablement du bon vieux temps des tournois de sixte joués à Prats de Sournia et dans le reste du Fenouillèdes. Eric, Pallagousty dans l’âme, qui garda de nombreuses années, avec succès, les cages Planézoles, près de trois décennies plus tard, est resté le même avec juste quelques kilos en plus. Jovial, heureux de vivre, sympa jusqu’au bout des ongles, il a toujours ce même sourire qui donne l’impression que, ciel voilé, neige ou brumasse, le soleil brille. Bien souvent penché sur ses syrahs au croisement de Montner, c’est un plaisir de s’arrêter à chaque fois 5 minutes lui faire une grosse bise.

Dimanche 23 janvier

La vigne de l’arbousier si chère à Brigitte, orientée pile poil côté soleil levant, est un véritable régal pour tailleur gourmet. Une pente juste ce qu’il faut pour soulager le dos, des ceps dix ans d’âge en pleine bourre avec de quoi dessiner des gobelets parfaits, un ‘’rasclet’’ pour l’occasion et, caraï, quand arrive la dernière souche, Brigitte se languit déjà de recommencer l’année suivante.

Vendredi 21 janvier

Quand il fait beau, c’est-à-dire pratiquement tout le temps, mémé Jeannette et ses petitounes, Angelina et Andrea, aiment rendre visite au sympathique Oscar qui se sent parfois seul du côté du Roc. Croutons de pains en poche, connaissant le chemin par cœur, elles se régalent à l’avance d’écouter la belle symphonie de ce brave quadrupède, symphonie qui se termine invariablement sur une note 4 octaves en dessous de zéro.
PS : 25 ans jour pour jour que Coll-Lacour François, décédé le 19, rejoignait ses ancêtres dans notre vieux cimetière.

Mercredi 19 janvier

Voilà bien longtemps qu’il n’était pas venu bricoler dans le coin, le Solérien Daniel et c’est toujours un grand plaisir de serrer la main ou faire un gros poutou de bonne année à celui qui a fréquenté, en même temps que la plupart d’entre nous, les bancs de l’école communale, les rues et ruelles planézoles, les bords du Gourd’En Coq et bien sûr, les cerisiers d’Alexandrine. En plus, l’occasion lui est ainsi donnée, à chaque fois, de revoir sa sœur Dominique, restée, elle, au pays.

Mardi 18 janvier

Chaque vendredi soir, la biblio reste un coin agréable à retrouver, surtout pour les enfants qui fêtent ainsi la fin de la semaine scolaire pendant que nos anciens, eux, en profitent pour papoter cinq minutes sur le temps qui passe. Et quand on voit le grand garçon qu’est devenu Mattéo, alors qu’il a pratiquement inauguré ‘’Au jour le jour’’, comment ne pas penser que le temps passe vraiment vite ?

Lundi 17 janvier

Quand la tramontane tombe, bien souvent la matinée se révèle ‘’frisquette’’ avec, plus ou moins, une petite dose de gelée. Les sarments de syrah entassés sur le bord des vignes n’attendent que le bon-vouloir du vigneron pour s’enflammer et Jo, comme tous ses copains, craque une allumette dans ses moments là, manière de se réchauffer même de loin d’une part, et conscient de l’autre, que côté incendie, l’indice est de 0 puisque le vent est nul.

Dimanche 16 janvier

Margarete, toute de bleue vêtue, le visage saupoudrée de bleu lavande, ponce et reponce les 28 volets de nos 3 gîtes. Méthodiquement et surtout, patiemment, elle n’en oublie aucun recoin car, une fois fini le ponçage, viendra le temps pour le mastic et la peinture.

Samedi 15 janvier

On les pensait définitivement renvoyés au fin fond de l’Afrique à coups de grosse tramontane ou, au minimum, noyés en Méditerranée mais, dès qu’un étourneau se paie le luxe de faire le guet sur l’antenne du paratonnerre fixée tout en haut de notre centenaire clocher, tous ses copains sont, à n’en pas douter, dans les parages. Moins nombreux que l’an passé mais, semble-t-il, plus grassouillets, tels des flocons de neige, ils squattent le village et, macarelle, arrivé le temps des cerises, il faudra compter avec eux pour le partage. Peut être un traitement bien ajusté, bien ciblé, à dose de petits granules homéopathiques, sera nécessaire le moment venu pour leur faire comprendre qu’ils filent du mauvais coton.

Jeudi 13 janvier

La vieille porte de feu la cave Loubet de Sceaury qui a connu deux guerres, les inondations de 40 et mille autres aventures, s’est contentée, sa vie durant, de coulisser de gauche à droite et vice-versa sur un rail, prenant quelques ‘’couffats’’ au passage lors de la métamorphose de cette même cave en Maison de Paul. Enlevée en un seul morceau dans le but d’être rénovée, elle est revenue, de son unique voyage, rajeunie certes mais en trois ‘’boussinots’’ puis recollée sur place. Depuis une paire d’années, elle se ‘’passège’’, s’ouvre et se ferme un peu plus souvent (dégustations, théâtres, concerts, réunions, anniversaires, stages, vœux du Maire…) et du coup, elle est en train de doucement ‘’péter les boulons’’ avec un risque de se retrouver un jour ‘’espatarrée’’ au milieu de la cour. Alors, qui de mieux placé qu’Alex, qui habite juste à côté, pour ‘’reboulonner’’, réparer, rectifier, poncer, ajuster, niveler… bref, en un mot, lui redonner en trois fois rien de temps, un siècle de vie supplémentaire ?

Mardi 11 janvier

Rue de la République, l’ancienne bâtisse de Monsieur Loubet qui, jadis, abrita des chevaux sans compter et rénovée voilà une décennie ou deux par notre bon ferronnier Alex, est devenue depuis un des rares lieux Planézols (avec J.M.R. Mécaniques) où il fait bon se retrouver à discutailler une fois le soleil couché à l’horizon, est devenue donc, une petite forge où le bon accueil y est indéfectible et où, en franchissant son seuil en cas de besoin, l’évidence se fait jour que la bonne porte a été choisie.

Dimanche 9 janvier

Les vœux 2011 de Sid à la Maison de Paul en ce vendredi soir ont été marqués par le départ officiel de Carole et la toute aussi officielle arrivée de notre nouvelle secrétaire Béatrice. Après un petit débat sur les problèmes liés à l’eau et concernant, malheureusement, chaque village de France et de Navarre, les incontournables questions diverses ont, une fois n’est pas coutume, pris un drôle de chemin.
Que celui qui n’a jamais pêché lui jette la pierre le premier, disait, ‘’fa temps’’, Jésus à la foule excitée et, macarelle, pas une pierre n’a été lancée.
Depuis toujours et bien avant école, clocher, église et Mairie, nos villages ont connu chiens errants, voisins embêtants, enfants agaçants et solidarité à bon escient.
Dans le nôtre, qui n’échappe pas à la règle, chacun d’entre nous, malgré toute sa bonne volonté, est amené un jour à faire des ‘’cagades’’.
Alors, avant de se lancer dans de stériles querelles de clocher, avant de rouspéter, avant d’aller chercher ‘’midi à 14 heures’’, chacun se doit d’interroger d’abord son propre miroir et de l’interroger plutôt 7 fois qu’une, chacun se doit ensuite de bien déblayer son devant de porte avant de songer à celui de son voisin et chacun enfin doit prendre conscience que le temps de la traque aux sorcières et des pendaisons publiques est bien révolu.
Une Mairie existe et, sage, serein, responsable et positif est celui ou celle qui demande audience au Maire et son Conseil pour lui exposer ses moindres soucis.
Carole et Béatrice sont reparties avec un bouquet de roses rouges et, pareils aux Gaulois d’Astérix, la soirée s’est terminée, pour ceux qui le voulaient bien, autour de tables garnies de toasts, soupe, rôti et compagnie.
Hauts comme trois pommes, à des années-lumières d’être ‘’grands’’, les enfants, tels un arc en ciel, ont éclairé la soirée à coups de cache-cache et trappe-trappe.

Vendredi 7 janvier

En cette fin de semaine, un brouillard à couper au couteau recouvrant le village et ses alentours, n’était pas sans rappeler celui de l’ami Walden, là bas, du côté de Londres. Les vignerons, déjà isolés par le remembrement des années 80, se sont sentis encore plus esseulés, une fois pris sous la ‘’brumasse’’ et même les corbeaux du coin se sont bien gardés de quitter leur nid. Des moments rares, agréables à connaître tant que cela ne dure pas.

Mercredi 5 janvier

Depuis le début de la taille, chaque samedi, Georges, imperturbable, ‘’asboudrague’’ à tire-larigot les sarments patiemment alignés tout au long de la semaine dans les ‘’llaques’’. Tel un orage de grêle, on l’entend de loin mais, côté efficacité, faut reconnaître, que c’est plus expéditif que de ramasser à la main.
PS : N’oubliez pas vendredi les vœux du Maire dès 18h suivis du pot de départ de Carole.
PSbis : Aujourd’hui, un bisou spécial à Jo !!!

Lundi 3 janvier

Il y a peu, Margarete était l’invitée des élèves du CP d’Estagel afin de, secrètement leur enseigner la fabrication des biscuits de Noël traditionnels Suisses destinés à être offerts à leurs parents en guise de cadeau de fin d’année. Une vingtaine de petites têtes blondes, brunes et rousses se sont ainsi initiées, l’espace d’un matin au métier de pâtissier mais l’histoire ne dit pas si tous ces bons gâteaux, bien ficelés dans des petites boites en origami, sont bien arrivés à destination.

Samedi 1er janvier

En ce 1er de l’an, à l’image de ces poissons d’eau douce ‘’heureux comme Baptiste’’, BONNE ANNEE A TOUS ! Savourons à l’avance les belles choses à venir en espérant ne pas en connaître de trop tristounettes.

Lundi 28 février

Du fond du cœur, un grand grand merci à monsieur Jean Rifa pour la parution dans ‘’La Semaine du Roussillon’’ (n°769) de son ‘’arc en ciel’’ : Planèzes, un autre fief du fer en Fenouillèdes, retraçant, entre autres et avec nostalgie, l’histoire de notre mine de fer, 1913-1931. Aujourd’hui, 80 ans après la fermeture du filon, la nature a repris ses droits et ce, depuis bien longtemps, mais comme le dit si bien monsieur Rifa, ne faudrait-il pas la faire reculer une seconde fois, manière de mettre à nu ce site minier, inconnu de la plupart d’entres nous, mémoire de toute une époque Planézole et qui s’étiole chaque jour davantage sous les chênes et les argelats ?

Article de monsieur Jean Rifa, la Semaine du Roussillon n°769
Planèzes
Un autre fief du fer en Fenouillèdes

Ici, pays du bon vin, des hommes venus d’ailleurs ont fouillé les entrailles de la terre, certains pour y travailler durement, d’autres pour en retirer des bénéfices conséquents. Ce ne fut qu’une parenthèse dont les souvenirs s’estompent.
(Jean Rifa)

Si l’histoire écrite de Planèzes commence en l’an 1119, selon un acte qui dit que l’église Saint-Pierre fait partie des possessions de l’abbaye de Lagrasse, on ne connait pas la graphie exacte du nom. Par contre, en 1260, le lieu se nomme Villa Planasiis. L’historien Jean Tosti nous dit que le nom vient du latin planitia, diminutif de planum. Et il ajoute que les hauts plateaux du Cantal sont appelés planèzes mais aussi que l’occitan planesa signifie petite plaine ou plaine agréable.
Donc, l’église Saint-Pierre est l’église du village primitif qui, certainement, se serrait autour d’elle. Pour des raisons sécuritaires et après la construction d’un château au sommet d’une colline, le village s’est déplacé sur son site actuel. Dans un document de 1363, il est précisé que le seigneur, Bernard Guillem du Vivier « est en train d’attribuer des terrains à l’intérieur d’une enceinte qui va être construite, à charge pour les acquéreurs d’y bâtir une ou plusieurs maisons ».
En 1365 et 1375, le village compte 20 feux, soit moins de cent habitants et en 1480, Jean de Voisins, seigneur d’Arques et héritier du fief, signale que le village a été détruit et brûlé par les Aragonais, que les habitants sont morts ou ont pris la fuite.
En 1639, le château de Planèzes et la seigneurie appartiennent à François de Montesquieu et en 1750, c’est le marquis de Roquefort qui fait état de 60 habitants, qu’on y produit un peu de vin mais que la récolte de grains est insuffisante. Déjà, en 1706, ce lieu du diocèse d’Alet avait bénéficié d’un prix réduit pour le sel nécessaire aux troupeaux « pour cause de mauvaises récoltes successives dont avaient souffert les habitants ».
La population, on le voit, n’a jamais été importante à Planèzes. Ils étaient 129 habitants en 1836, 169 en 1896 et puis vient le temps de l’exploitation minière, qui commence avant 1870 à Rasiguères, la commune voisine de Planèzes. Entretemps, une nouvelle église a été construite dans le village au XIXe siècle et elle sera plus tard jouxtée par un beau clocher civil élevé en 1913. Un important legs immobilier effectué par un particulier a permis à la municipalité de construire récemment une nouvelle mairie et d’aménager un parc. Des gîtes ruraux de qualité sont aussi à la disposition des amateurs d’une nature préservée dans un superbe cadre paysager.

Le temps du fer
Encore au début du XXe siècle, à Rasiguères, Lesquerde et Planèzes, on exploite le minerai de fer dont les filons sont constitués de poches de différents volumes emprisonnées dans le massif calcaire. La mine de Planèzes sera avant l’heure un exemple écologique. Perdue dans la nature, hors la vue, non polluante, elle n’a laissé aucune trace visible d’exploitation et pourtant plus d’un million de tonnes en ont été extraites et expédiées par chemin de fer dans les aciéries de France. Cette discrétion fait que, aujourd’hui, la mine de Planèzes n’est qu’un patrimoine en danger de disparition, inconnu par une majorité de la population.
L’aventure commence ici lorsque Rasiguères va cesser l’exploitation, en raison du prix élevé du transport de minerai effectué par tombereaux tirés par des chevaux jusqu’à la gare de Rivesaltes (la ligne de chemin de fer Rivesaltes-Quillan n’existe pas encore). Or, on a découvert à Planèzes, très près du gisement de Rasiguères, une énorme poche de pyrite de fer et les sondages effectués avant 1913 indiquent qu’il y a environ un bon million de tonnes à extraire.
En 1916, en pleine guerre et alors que les besoins en fer sont énormes, le président de la République Raymond Poincaré autorise la Société Anonyme des Mines de l’Agly à exploiter une concession sur un territoire de 245 hectares. Les Français étant en grande partie mobilisés, il sera fait appel à de la main-d’œuvre étrangère. Espagnols et Italiens viendront en nombre et on leur construira des logements sur le site même de la mine. Leurs enfants seront scolarisés avec les petits français.
Puisqu’il s’agit de vider une poche souterraine, l’exploitation se fera par tranches horizontales en commençant par le bas et en remblayant au fur et à mesure avec des matériaux extraits de carrières environnantes. Le minerai, sorti par la galerie inférieure, sera stocké dans une trémie de 500 tonnes avant d’être acheminé par convoyeur aérien à câbles vers un embranchement particulier que possède la Société sur la voie de chemin de fer (ouverte en 1901) reliant St-Paul de Fenouillet à Rivesaltes. La structure en béton de ce terminal existe encore de nos jours entre Estagel et Maury, à peu près à la hauteur du Mas Amiel, elle enjambe la voie ferrée.
D’une longueur totale de 4 km, les câbles sont soutenus par deux stations intermédiaires et 30 pylônes de hauteur variant de 3,50m à 24m, en fonction du relief traversé. Les bennes transportent chacune 350 kg de minerai et sont espacées de 100m. La vitesse du câble est de 1m10 par seconde et la mise en marche est assurée par une machine à vapeur de 25cv consommant 50 kg de charbon et 375 litres d’eau à l’heure.
En 1921, à Planèzes, qui compte 282 habitants, les mineurs et leurs familles représentent 79 personnes, soit 28% de la population. L’impact économique est donc important dans cette région essentiellement tournée vers la culture de la vigne. Quant aux propriétaires des terrains, il faut savoir que les sommes allouées sont dérisoires et, malgré leurs protestations énergiques, la redevance annuelle sera fixée à 0,10F par hectare, une misère ! A cette époque, la mine emploie une cinquantaine de mineurs salariés et génère sans doute autant d’emplois induits – travailleurs intermittents, transports de matériaux nécessaires à l’exploitation, exploitation des carrières pour remplacer la pyrite extraite par des cailloux – qui occupent des hommes venus des villages voisins.

La fin d’une aventure
En 1931, le filon est à peu près épuisé et c’est heureux car l’activité minière des Pyrénées-Orientales est à bout de souffle, concurrencée par les mines de Lorraine et les produits d’importation.
A Planèzes, la mine ferme et les installations sont démontées. Vendus, les pylônes en bois, les câbles, wagonnets, rails. L’outillage et les accessoires seront dispersés. Les bâtiments en dur seront aussi peu à peu dépouillés de tout ce qui représente une valeur. Aujourd’hui, la nature a repris ses droits et dans ce décor superbe, rien ne laisse supposer qu’ici, autrefois, régnait une activité intense. La poche de pyrite a été vidée et, à la place du minerai, ont été enfouies des milliers de tonnes de cailloux. Des gens venus d’ailleurs ont travaillé durement pour un salaire dérisoire. L’argent qui a été gagné par la Société Anonyme des Mines de l’Agly, dont le siège social était à Montpellier, est parti lui aussi pour d’autres cieux. Certains ouvriers ont choisi de rester au pays, ils deviendront viticulteurs et leurs enfants bien français, eux, auront la fierté de croire qu’ils ont le droit de revendiquer leur appartenance à ce beau pays.
Peut-être, pour ne pas perdre définitivement cette mémoire volatile, pourrait-on remettre en état le site et en faire un but d’excursion commentée. De là-haut, le panorama est remarquable, dominé par l’imposante tour de Trémoine.

Vendredi 25 février

En cette fin février, question sarments, le terme commence à se peler comme le c-l d’un singe, la taille 2010/2011 vivant ses derniers jours. Le regard de beaucoup de nos vignerons se tourne déjà vers d’autres objectifs et les ‘’agrafeuses’’, sans crier gare, remplacent au pied levé, les Pradine et Pellenc. Derrière la Chapelle, surveillé par notre Oscar Planézol, Pierre passe en revue les baguettes de syrah, les fixant au fil de fer avec une machine tout droit sortie du XXIème siècle.

Mardi 22 février

Les arbres, mieux que la meilleure des météos, annoncent le beau temps et les futurs ploufs au Gourd’En Coq. Quand les amandiers fleurissent et que les mimosas frappent à la porte, le nouvel an semble loin derrière et le changement d’heure, à trois pas devant. A peine commencé, le mois de février est déjà fini. Le glyphosate pointe ses deux oreilles et le nouveau rosé Trémoine millésime 2010 ne va pas tarder à nous régaler le gosier.

Dimanche 20 février

Depuis le mois d’octobre et les 200 mm plus ou moins tombés, l’occasion de se mettre une bonne pluie sous le coude est devenue denrée rare et les ramades, bien souvent, comptent pour du beurre tellement la tramontane qui ‘’s’enroussègue’’ derrière fait office de buvard. Aussi, quand il tombe quelques millimètres d’une pluie fine, les vignerons (entre autres) apprécient et les dégustent, pareils à des enfants qui, le jour de leur communion, une fois le dessert arrivé, ‘’mastèguent’’ jusqu’à la moindre miette, leur mille-feuilles.

Vendredi 18 février

Premier arrivé, premier servi, c’est bien connu. Alors, première taillée, première désherbée. Route du Pla, Gilbert qui, tout tout début novembre, Pellenc en main, faisait tomber les premiers sarments, s’y retrouve cette fois ci, aux commandes de son tracteur, pour y désherber sa ‘’vignotte’’ avant que la tramontane ne se lève. D’ici peu, la ronde des tracteurs va se lancer dans une sarabande qui, de fil en aiguille, va nous déposer aux portes des vendanges. Pauvres de nous !

Mercredi 16 février

Le temps de se faire au terme et de prendre ses marques, le longiligne Eros qui, en 4 foulées, peut passer du Roc au Garouilla, rend désormais visite aux vignerons du coin au hasard de sa balade. Pas méchant pour un sou mais craintif comme un nouveau-né, il s’approche toujours à pas feutrés, manière de prendre confiance et une fois cette dernière en poche, Ô peuchère, vous l’avez dans les pattes pour une heure tellement il est câlin.

Lundi 14 février

Les pluies d’octobre n’ont pas été bénéfiques pour tout le monde. Si nos belles vignes se sont régalées, le mur d’Alex, qui surplombe le terrain de jeux des enfants, lui, a fini par ‘’s’asboudraguer’’ sous les assauts du temps qui passe. Après la déception et la réflexion, est venu, pour Alex, le moment de se retrousser les manches et de rebâtir. Le tractopelle de Justin ‘’roundinège’’ depuis déjà quelques jours dans le jardin de Monsieur Loubet et, parions que d’ici peu, les enfants reviendront aussi nombreux et motivés que les étourneaux dans un cerisier.
PS : Aujourd’hui, c’est la St Valentin et tout le tralala !!!

Samedi 12 février

Depuis le début de la semaine, côté Chapelle, les marteaux et les pointes s’en donnent à cœur joie pour fixer définitivement le dernier tronçon de charpente de la Maison Mégret. Benjamin et Gilles profitent du beau temps pour bien avancer les travaux ; la pluie (si elle revient un jour) trouvera bientôt porte close et s’il y a une crémaillère qui, le jour venu, méritera d’être fêtée c’est bien celle du Pujol.

Jeudi 10 février

Sous le grand Roc (qui est un peu notre petite Tour Eiffel), escaladé sans exception depuis plus de 1000 ans par les enfants Planézols, on retrouve chaque année, à l’époque des sarments, souriant et détendu, Christian, venu y faire provision pour les grillades estivales. Poliment, il demande à chaque fois la permission à la famille Roger et puis, sécateur en main, il débite patiemment en ‘’boussinots’’ trois ou quatre ‘’llaques’’ de grenache qui finissent au fond de sacs d’engrais en attendant de passer à la flamme.

Mardi 8 février

En provenance de l’Aude, la petite dernière trouvaille de Jean-Mi, est arrivée tel un oiseau sur la place de l’Eglise. Tricycle des années 70/80 et de marque italienne Piaggio, ce petit 125 cm utilitaire peut, mine de rien, se trimbaler à plein, près de 500 kg de marchandise mais, à tout de même déconseiller pour les vendanges, vu l’épaisseur de roues et leur douteuse inclinaison à vide. Le bon côté de l’histoire c’est que, muni du code à tout juste 16 ans, on peut rouler avec. Donc, attendons nous, l’été 2013, à voir la triplette endiablée Planézole (Léo, Pierre, Simon) débarquer plein pot au Gourd’En Coq avec tous leurs copains entassés sur le plateau du Piaggio.

Samedi 5 février

Jeudi, à la Maison de Paul, Louis, notre Président toutes catégories, réunissait le Conseil d’Administration auprès de Monsieur Daniel Dumanoir, Directeur des Vignerons Catalans, pour un tour d’horizon sur l’année écoulée.
Si le bateau VICA, ces dernières années, a su redresser la barre de façon significative, à l’orée 2011, malgré toute sa bonne volonté, il semble naviguer entre deux eaux : de celle du verre à moitié vide vers celle du verre à moitié plein, et vice-versa, en fonction de l’angle de vision dont voudra bien se doter chaque vigneron.
Il ne faut surtout pas perdre de vue que les ¾ de la planète aujourd’hui se contenteraient volontiers de ce verre à moitié vide, que nous jouissons d’un métier libre dans un pays libre où nos enfants s’épanouissent et que si les contraintes sont le lot de chaque métier, le nôtre, parfois, semble en être dépourvu.
L’agriculture s’épouse à pleines mains, de tout cœur et sans compter. Il ne fait aucun doute que le vigneron qui taille d’une main avec une calculette dernier cri dans l’autre se trompe de chemin.
Faisons, une fois de plus, confiance à ceux qui se décarcassent pour nous et de notre côté, respectons les fondamentaux de la vigne sans lesquels un abonnement aux petites récoltes est à craindre ad vitam aeternam.
PS : Un gros bisou à notre Directeur Pierre et qu’il se dépêche de revenir.

Vendredi 4 février

Quand un Pallagousty vigneron croise soudain sur sa route un Pallagousty ‘’trente ans d’âge’’ pas vigneron pour un sou, lui (qui plus est, de Baixas, pays du muscat), à défaut de vignes, ils discutent du bon vieux temps des bals et des tournois mais aussi des enfants qui poussent, du temps qui passe et de l’amitié qui perdure. Jean-Luc, plus réservé qu’Eric le Montnerois, n’en est pas moins une de ses âmes qui, une fois entrée dans votre vie, n’en ressort plus. Et, s’il a bien quelques raisins primeurs au fond de son jardin, ils sont directement destinés à ‘’afarter’’ les moineaux du coin. Gentillesse et générosité chevillées au corps, toujours prêt à rendre service, il ne faut surtout pas louper l’occasion, lorsqu’elle se présente, de lui rendre la pareille. Et puis, à chaque fois, tout se termine autour d’un bon vin de terroir.

Mercredi 2 février

Agly Services propose, à partir de ce mois ci, des cours d’informatique pour débutants et personnes initiées à la Maison du Peuple et ce, de 17 à 20h le 1er jeudi de chaque mois (c’est fichu pour ce mois ci !!!) et le 3ème mardi. Les personnes intéressées sont priées de s’inscrire rapidement auprès de la Mairie (0468291150) ou de Margarete (0468294716-0608151264).

Jeudi 31 mars

Pour un peu, on ne se serait pas senti concerné ces derniers temps par les arrachages massifs qui empoisonnent sournoisement notre pauvre viticulture mais, en ce printemps 2011, il faut se faire à l’idée qu’ils ont frappé à notre porte. De la Peyrière aux Auriols et de la Tourredeille au Pujol, en attendant d’autres lieux dits, les macabeos de nos grand-pères et les vignes ‘’mélanges’’ (entre autres) que le vigneron, bien souvent, travaille à perte, vont disparaître du paysage. Des futures friches sont en attente, en attente d’alimenter un jour un incendie plutôt que d’y faire barrage comme ont pu le constater plus d’une fois les hommes du feu qui ont fait de ces vignes leurs meilleures alliées et que penseraient nos pères et nos grand-pères à la vue de leurs vignes plantées ‘’fa temps’’ et arrachées aujourd’hui à tire-larigot et à contrecœur par leurs descendants ?

Mercredi 30 mars

La Commission Technique s’est réunie sous l’œil attentif de son Président tout neuf Yannick afin de mettre en place le plan à venir de la nouvelle saison 2011. Les vignes dédiées vont très bientôt recevoir la visite des vignerons qui, par groupes de deux plus Laurent, vont ‘’s’engarraper’’ par le terme pour, dans un premier temps, vérifier si la taille et l’enherbement sont conformes à la logique. Une première de trois étapes qui n’a pratiquement jamais posé le moindre souci et il n’y a pas de raison, aujourd’hui, que cela change.

Lundi 28 mars

La décrue a rendu son verdict et comme il fallait s’y attendre, beaucoup de dégâts sont à déplorer.
Côté vignes, la syrah de Robert, au fond de l’Olivette, est sûrement bonne à arracher tellement la violence des eaux l’a éventrée de part en part. Quant à celle de Mitja, elle aura bien besoin d’un rafistolage.
Côté chemins, du Tamarin au fin fond des Pachères, tout n’est que trous, bosses, crevasses et lézardes et les grosses buses de chez Dédé, jusqu’ici invisibles, ont été mises à jour comme de simples galets.
Côté rivière, l’enchevêtrement de ‘’cañes’’, branches et arbres, laisse l’image d’une Agly qui depuis bien longtemps, n’avait pas atteint un tel niveau de désolation.
De longs, fastidieux et coûteux remblaiements seront bientôt à l’ordre du jour et, macarelle, la commune n’avait pas besoin de cela.

Samedi 26 mars

L’Assemblée Générale de la Cave a eu lieu en présence d’un bon nombre de ses adhérents et de ses commissaires aux comptes, toujours aussi compétents. Rien à signaler si ce n’est que l’on souhaiterait à 90 ans être aussi guilleret que notre Cave nonagénaire qui traverse les décennies et les problèmes avec une santé financière au-dessus du lot, permettant du coup à ses fidèles vignerons de pouvoir rester ‘’al paίs’’.
Un apéritif clôturait les comptes et compagnie et permettait d’apprécier le nouveau rosé Trémoine.

Jeudi 24 mars

Dans le jardin de monsieur Loubet, le mur d’Alex, ‘’asboudragué’’ par les pluies d’octobre, petit à petit refait surface. Un pilier béton a été dressé côté gauche en attendant le même côté droit. Une fois ces derniers reliés par un bon coffrage, il suffira de laisser descendre le mortier de par-dessus pour régler une bonne partie du problème. Il ne restera plus ensuite qu’à faire arriver le mur tout en haut avec des blocs. Mais pour le moment, le temps est en grande partie occupé par le déblaiement de la caillasse.

Mardi 22 mars

Les ordinateurs du 21ème siècle occupent certainement plus de 80% du temps libre de nos enfants jusqu’à les rendre à moitié cinglés et c’est bien dommage. Aussi, l’astuce toute trouvée pour les freiner un peu afin de les intéresser ainsi à notre joli terme, n’est autre que le mot de passe, véritable porte fermée à double tour. Du coup, faute de grives, ils ‘’roundinègent’’ à l’occasion dans les ruisseaux comme des enfants normaux à faire des barrages, à se mettre de la boue jusque derrière les oreilles avec, au final, le sentiment certain qu’ils se régalent plus avec pelle et pioche qu’à cliqueter sur l’ordi.

Dimanche 20 mars

Au dernier concours général de Paris, deux nouvelles médailles d’or sont venues récompenser le sérieux et le savoir-faire des vignerons de Trémoine.
Flacon d’Emile, VDN ambré, millésime 1992.
Excellence de Cuchous, CRV rouge, millésime 2009.
Régulièrement nominée, la Cave Trémoine, fièrement enracinée au milieu de ses vignes depuis près d’un siècle (90 ans), est à tout coup le plus beau fleuron du haut canton du Fenouillèdes et avec un ‘’chouilla’’ de chauvinisme, du Roussillon tout court. A l’an prochain pour une ribambelle de médailles d’or, notamment sur les rouges haut de gamme.

Vendredi 18 mars

Annoncée par toutes les météos de France et de Navarre, elle est arrivée, la 2ème couche de flotte, et après les 55 mm tombés samedi, à partir de dimanche soir et ce, jusqu’au lever de la tramontane hier, 160 mm au moins se sont rajoutés (source : pluviomètre électronique de monsieur Emile Gazeu). L’Agly a refait le coup d’octobre en plus costaud, les jardins riverains ont pris le bain et certaines vignes sont tellement mal en point que des dossiers ‘’sinistre’’ seront sûrement bientôt à l’ordre du jour. Gourd’En Coq, Roc noir, Pachères et Tamarin vont à nouveau changer de look et la décrue laissera apparaître à tout coup, des chemins ‘’escagassés’’. Le barrage Cassagnes-Caramany, spectacle à lui tout seul, s’en est donné à cœur joie et le débit sous notre pont, au plus fort de la crue, annonçait 800 mètres cubes à la seconde (source : Robert). C’était pas le moment d’aller ‘’roundinéger’’ à la pompe. Les niveaux des puits, dorénavant, se touchent avec la main sans pratiquement se baisser, signe d’un été sans le moindre souci côté arrosage et notre bon Hervé peut d’ores et déjà dormir sur ses deux oreilles, question pompe. Quelques dégâts seront certainement à signaler mais notre pauvre terme tire la langue depuis tellement longtemps que l’on ne va pas se plaindre aujourd’hui. Quant à Georges qui finissait par croire que la pluie n’existait plus, il est tout content de s’être trompé, même si ses fruitiers ont eu les pieds dans l’eau et que sa bonne terre prête pour la semence des patates s’est amusée à jouer au sous-marin. Et puis, la tramontane est annoncée et elle va tout arranger !

Mercredi 16 mars

Tous les mercredis soirs à la Maison de Paul de 19h à 20h30, ils sont six à se régaler de ‘’s’asboudraguer’’ les mains sur les peaux des djembés pour la modique somme de 40 euros par mois (Betty, Gigi, Patou, Daniel, Gilles et Patrick). Benjamin et Xavier (membres du groupe de percussions africaines SEWAKAN présent aux Musicales 2010) sont là pour leur enseigner toutes les astuces, ficelles et finesses du métier et ‘’caray’’ ! En tendant l’oreille, on se dit que ça ne manque pas de rythme. Heureusement pour les voisins que l’isolation est bonne. Même Jean, voisin côté ouest, peut écouter les informations de 20h sans aucun problème.

Lundi 14 mars

Le mois de mars est bien souvent lié au désherbage et le moins que l’on puisse dire, ma foi, c’est qu’entre tramontane, marin, gelées et ramades, il ne faut pas trop s’endormir sous peine de louper les bonnes matinées. Alors, c’est toujours un grand plaisir de se retrouver nuit noire à la pompe entre collègues et ‘’tchatcher’’ cinq minutes, le temps de faire le plein. Après, que ce soit atomiseurs, voutes, canons, rampes ou tuyaux, chacun passe en revue la moindre de ses parcelles.

Samedi 12 mars

Les 55 mm de pluie tombés hier sont toujours bons à prendre pour le moral et par les temps qui courent. La météo annonçant une possible couche supplémentaire autour de mardi, nos puits et nos belles vignes ne s’en plaindront pas. Les fruitiers se régalent et certains ruisseaux, même, se mettent à couler. Que demander de plus ?

Vendredi 11 mars

A Perpignan, récemment, la maison de retraite Les Petites Sœurs des Pauvres accueillait notre cher abbé Duval pour un repos bien mérité. Arrivé en provenance du Havre en 1952 pour soigner, dans notre beau pays, un asthme récurrent, asthme ‘’enrousségué‘’ illico presto et noyé au fond de la Méditerranée par la Tramontane, il a, six décennies durant, à tire-larigot, baptisé, communié, marié, accompagné à leur dernière demeure, Cassagnols, Lansaquois, Planézols et Rasiguérois. Habitant Cassagnes depuis de nombreuses années, il n’a jamais manqué de descendre célébrer la messe au village le 29 juin, jour de la Saint Pierre, notre Patron et il faudra se faire à l’idée de voir notre église fermée pour de bon. Toujours, souhaitons à Marcel à presque 90 ans, de vieillir en douceur, de faire un bon centenaire et, pourquoi pas, le revoir un jour ouvrir la porte de notre église.

Jeudi 10 mars

Pour la Saint Patrick, Patron de tous les Irlandais, Grassband organise une soirée aux portes du Lac, à Saint Estève, le vendredi 18 mars, à partir de 19 heures. En première partie, Sam Zarka, chante ‘’irish tales’’. En deuxième partie, Grassband. L’entrée est à 5 euros,la Guinness pression à gogo et l’occasion belle d’écouter, une fois de plus, Ted, bien connu au pays pour y vendanger ou dans les vignes ou à la Cave.

Mercredi 9 mars

Comme toutes les bonnes choses de la vie, les dégustations Trémoine s’apprécient, le moment venu, à leur juste valeur et, que ce soit rosé ou rouge, les échantillons ‘’vignes dédiées’’ ont régalé les vignerons. Sous l’œil de la caméra, notre œnologue Jean-Michel, une fois de plus, a commenté, avec finesse et doigté, les millésimes 2010. Si les rosés ont eu à pâtir d’une fin août caniculaire, les rouges hauts de gamme s’annoncent déjà porteurs d’une qualité exceptionnelle, synonymes sûrement de quelques médailles supplémentaires courant 2012, une fois le passage en barrique effectué. La dégustation s’est terminée autour d’un bon ambré et d’un Louis heureux du nombre de vignerons présents et, macarelle, même Momo était de la partie.

Lundi 7 mars

Tout au long de l’hiver, Tonia et Jean-Louis, une fois terminées leurs journées respectives, se retrouvent bien souvent, à l’heure du goûter, sur leur propre exploitation et ce, jusqu’à la nuit tombée, manière de grignoter quelques heures de taille et de ramassage de sarments. Cette fois ci, aidés par leur fidèle Maky, ils sont là, côté Castagnet-Tourredeille, sur l’ancienne vigne d’Ernest Foussat, et ma foi, on peut dire que les 35 heures ne sont pas faites pour eux.

Samedi 5 mars

Lundi, à Perpignan, salle Canigou, le Conseil Général organisait la remise des prix 2010 du concours départemental des villes et villages fleuris. Le prix spécial de la mise en valeur du patrimoine est revenu à notre village et merci encore à Margarete et Monique de nous y avoir représenté.

Jeudi 3 mars

Au bout des Pachères, dans un jardin bien abrité où Dédé, des décennies durant, ramassa des légumes par pleines comportes (en bois), bêche, sème et récolte, depuis quelques années, Marie-Alice, amoureuse de bio et de nature. La période de la pleine lune qui va si bien aux patates est, bien sûr, surveillée comme le lait sur le feu par tous nos bons jardiniers et Marie-Alice, avant que la nouvelle lune ne prenne le relais (4 mars), finit de semer ses derniers sillons.

Mardi 1er mars

Sur la frontière Lou Sarrat-Tourredeille, il apprécie, le Jo, de compter les souches de ‘’lladouner’’ qui le séparent de sa fin de saison de taille. Ce sera chose faite d’ici la fin de la semaine vu la tramontane annoncée et du coup, il aura l’impression d’être tout neuf pour attaquer le désherbage.

Samedi 30 avril

En cette fin d’après-midi de fin de semaine, la grande famille Trémoine s’était donnée rendez-vous à la Maison de Paul pour faire fête à son petitou ‘’Le Barral’’.
Président et Directeur, tour à tour, ont retracé son histoire, une histoire mûrement réfléchie au fin fond de l’esprit hors compétition de Monsieur Barcelo, actuel œnologue.
Ensuite, accompagné de toasts plus beaux les uns que les autres, chacun a eu tout loisir de le déguster et de se faire à l’idée que vraiment, il venait d’une autre planète.
D’une planète faite en grande partie d’amitié, de bénévolat et de complicité, le tout, bien sûr, saupoudré délicatement du parfum furtif des incontournables magrets ‘’made in President’’. Vivement la dégustation du 2010.
PS : un gros poutou à Sim…

Vendredi 29 avril

Quand un Alex rencontre un autre Alex, ils boivent d’abord une bonne bière tellement ils sont contents de se retrouver et de parler souvenirs. Lors de la construction de la Maison de Paul, la charpente avait été confiée aux bons soins de l’entreprise Esteban (Fitou 11), formée du trio Pascale, Eric et Alex. Ce dernier, domicilié à Montner et qui a ‘’roundinégé’’ d’une poutre à l’autre tel un écureuil pendant l’assemblage de cette même charpente, a eu tout loisir d’apprécier notre bon ferronnier qui n’hésitait jamais à donner la main aux artisans, sa forge jouxtant le chantier. Les deux compères, en ce moment, fignolent une cellule amovible pour la voiture de notre Planézol qui, mon vieux, peut se dépêcher de breveter son invention faite de câbles, poulies et ingéniosités avant qu’on ne la lui pique. A chaque voyage, dorénavant, quand Dame Tramontane soufflera, sa cellule ‘’s’acclapera’’ comme une crêpe et la tramontane n’aura plus qu’à aller chercher ailleurs quelqu’un d’autre à taquiner.

Jeudi 28 avril

Après trois semaines d’une chaleur estivale, personne ne se plaindra en cette fin de mois, des 70 mm de pluie tombés ce weekend et qui fait chanter, juste pour quelques jours, notre cher ruisseau du Pla qui n’est pas habitué à pareille fête.

Mercredi 27 avril

C’est toujours un grand plaisir de revoir la silhouette menue de Madame Petricola venue passer quelques jours au village en compagnie de ses filles, Marie-Christine et Michèle. Au fil des années, elle a gardé beaucoup d’attaches au village et le coffre de la voiture est rempli à chaque fois et à ras bord de tablettes de chocolat pour ses amis.

Mardi 26 avril

Avant l’alphabet ou les chiffres, certains enfants à peine nés apprennent d’abord à reconnaître le bleu et le blanc du maillot olympien. Alors, quand une coupe de la ligue rejoint la Canebière, macarelle, qu’est ce qu’on est heureux !!!

lundi 25 avril

Il était une fois ‘’le Barral’’
Vieille comme le monde, en voie de disparition, une fière et noble race se penche encore et toujours, mais jusqu’à quand, sur cette belle terre du Roussillon qui la fait vivre, une race labellisée : Vigneron.
Accoutumés aux intempéries toutes catégories, ceux de Cassagnes, Lansac, Planèzes et Rasiguères sont désormais rassemblés sous une seule et même bannière, celle de Trémoine, en Fenouillèdes.
Boostés depuis belle lurette par ‘’Maître Barcelo’’, œnologue de profession, sans cesse en quête d’absolu, ils sont heureux, ces vignerons des hauts plateaux, en ce 29 avril, de fêter leur dernier-né : le Barral, deux ans d’âge déjà !
Issu de quatre parcelles à sols peu profonds, avoisinant un rendement naturel de 20/30 hl/hectare, et de cépages traditionnels (carignan noir, grenache noir et syrah), eux-mêmes issus de terroirs différents, le Barral, surveillé comme le lait sur le feu dès le début de sa taille avec, notamment au programme, ébourgeonnage, vendanges en vert, suppression des grappillons, se retrouve directement logé en fûts de chêne, une fois le temps de la cueillette en cagettes venu et après deux tris successifs, à la parcelle d’abord, au tapis ensuite.
Du haut de ses 3000 bouteilles, d’une qualité exceptionnelle, il est aujourd’hui leader naturel des AOC Trémoine, trait d’union indéfectible entre quatre terroirs dont les vignerons, tels des mousquetaires, ont fait leur la devise : Un pour tous et tous pour un !
Ce vendredi, à la Maison Planézole de Loubet de Sceaury, à partir de 18h et en vente primeur, le Barral sera synonyme de partage et de convivialité pour toutes celles et ceux qui, de près ou d’un peu moins près, ont contribué à son élaboration.

Dimanche 24 avril

Sur la pente du Garouilla, occupé à remplir son coffre de ‘’souquets’’, notre ancien facteur à la retraite, monsieur Manu Gallego, a gardé depuis, la même gentillesse et le même sourire. Après avoir débuté comme facteur à Pamiers, dont il est originaire, il a ‘’roundinégé’’ ensuite à Toulouse, Paris, Dijon, Arcachon avant de s’installer définitivement à Latour de France. Grosso modo, il a exercé son métier dans notre coin du Fenouillèdes de 1970 à 1995 avant de confier nos boites à lettres à Marcel et depuis, il coule des jours heureux à quelques pas du pont de nos voisins et amis Tourills.
PS : Un poutou à Jeannette et Joseph sans oublier Antoine.

Samedi 23 avril

La saison des traitements est lancée en cette fin avril et du jour au lendemain, on peut se retrouver une soufreuse sur le dos ou les fesses sur le tracteur. L’eudémis n’a pas encore pointé le bout de son nez alors, côté lutte oïdium, ça se joue juste au feeling.
PS : Un poutou à notre reporter Henri.

Vendredi 22 avril

Quand arrive l’heure d’éclaircir pêches, pommes et poires, la main d’œuvre gratuite fait toujours bien plaisir et dans ces cas là, vaut mieux pas que la MSA traîne dans le coin. Un Parisien en vacance, un USAPISTE égaré, des enfants, un Américain tout heureux de refouler l’herbe Planézole 20 ans après, on fait sûrement mieux comme ‘’colle’’ homogène mais les Anciens ne disaient-ils pas : « Les meilleures soupes se font avec les légumes les plus ‘’desbarillés’’. »

Jeudi 21 avril

Il pétarade, le moteur de Jo mais cette année, avec les 500 mm de pluie tombée en octobre et mars, il pétarade de plaisir. Oublié d’un seul coup d’un seul le puits sec et les galères d’arrosage de l’été dernier, l’eau est là en abondance et le Jo peut de nouveau arroser à l’ancienne, à coups de sillons, plutôt que de faire ‘’du porte à porte’’ à coups d’arrosoirs tellement l’eau était précieuse il y a tout juste six mois. Les arrosoirs, cette année, sont juste destinés aux glaïeuls.

Mercredi 20 avril

En ce mois d’avril, carignan, syrah, muscat, grenache et macabeo semblent déjà pressés de regagner les quais. Les bourgeons sont là, prometteurs, avec deux semaines d’avance, le terme sent déjà le soufre et à cette allure, macarelle, les bennes se peindront avant les sacrées saintes vacances du mois d’août.

Mardi 19 avril

Comme le loup blanc, il n’est pas facile à photographier le Robert, aussi, lorsque l’occasion se présente, il faut la saisir, quitte à prendre le risque de se faire congédier à ‘’coups de torpille’’.

Lundi 18 avril

Quand vos tout premiers souvenirs de nuits étoilées remontent au temps de l’enfance au mois de mai où, avec père, mère, frère, sœur et voisins, ‘’toubaillou’’ dans une main et ‘’fanal’’ dans l’autre, on se retrouvait à 4 pas du village et de la Chapelle à soufrer des souches hautes comme des platanes, une certaine tristesse, forcément s’installe quand, ces mêmes souches, crise viticole oblige, sont arrachées à contrecœur par ceux qui, gamins, faisaient partie de ces inoubliables virées nocturnes. Ces vignes, malgré la ‘’poudre’’ jaune avalée, représentaient une sorte de cour de récréation immense et beaucoup d’entre nous n’ont jamais pu se résigner à l’abandonner.

Dimanche 17 avril

Sur le terme et sous le soleil, les bourgeons poussent à vue d’œil et, plus que n’importe quel autre cépage, le muscat n’est pas avare de ‘’broutignes’’. Aussi, patiemment, il faut passer en revue chaque cep afin de le débarrasser de tout ce qui n’est pas conforme à la logique et qui est un peu à la souche ce que la tique est au chien.

Samedi 16 avril

On ne peut s’empêcher en voyant le petit Enzo accompagné de sa grande sœur Joy faire du porte à porte pour proposer à 1 euro pièce des tickets de tombola, de retomber en enfance et de retourner à l’école communale où il faisait si bon vivre et où les carnets de 10 timbres destinés à recueillir des fonds pour combattre des maladies enfantines, se vendaient comme des petits pains, tellement il y avait de maisons ouvertes au village. Pour un peu, on en pleurerait.

Vendredi 15 avril

Six mois après les inondations d’octobre déclarées catastrophe naturelle… il y a moins d’une semaine, Alex commence à respirer un petit peu en voyant que son mur ‘’asboudragué’’ est pratiquement revenu à son point de départ, le côté esthétique en moins, le côté solidité en plus. On est content pour lui car quand un pareil pépin vous tombe sur les oreilles, il n’est jamais facile de savoir par quel bout le recommencer.

Jeudi 14 avril

Hier après-midi, Monsieur Guy Ilary, Conseiller Général du canton de Latour de France, est venu nous faire un petit coucou et par la même occasion, se rendre compte sur le terrain des dégâts causés par la dernière crue de l’Agly. Si les radios annonçaient récemment que les villages du coin étaient classés ‘’catastrophe naturelle’’, la dite catastrophe concernait…la crue d’octobre. Il faudra sûrement attendre six mois de plus pour une ‘’rebelote’’ mais d’ici là, les ‘’traouquass’’ devront être rebouchés et les finances trouvées. Mal de caps !!

Mercredi 13 avril

Il était attendu avec impatience par Matis, le petit frangin Timéo (3kg200, 51 cm) et ce dernier est arrivé par une belle journée ensoleillée du 6 avril, faisant le bonheur des familles Delanné et Roger. Séverine et Fred sont aux anges, de même que Magalie et Eric. Quant à Magguy et Jean-Pierre qui pouponnent et ‘’passègent’’ leurs petits-fils depuis l’arrivée de Mattéo en 2004, ils reprennent du service avec grand-plaisir pour 10 ans de plus. Mattéo, Matis, Alexis, Timéo, macarelle, la ‘’colle’’ Delanné-Roger est toute trouvée à l’horizon 2025. Un gros bisou à la maman et au ‘’pitchounet’’ ; Fred, on lui fera au milieu des vignes.

Mardi 12 avril

Les Musicales de l’Agly sont encore loin devant nous mais ce qui est fait aujourd’hui n’est plus à faire demain. Hervé, donc, débroussailleuse Stihl en mains, fait un premier passage dans un jardin de Monsieur Loubet où l’herbe, presque aussi haute que les mimosas, demandera d’ici juillet un 2ème passage tellement elle se régale entre les pluies de mars et les chaleurs d’avril.

Lundi 11 avril

En ce début avril, les équipes de la Commission Technique par groupes de deux, ‘’roundinègent’’ à nouveau sur tout le territoire. La palme du mérite revient incontestablement à Laurent qui, inlassablement, cahier sous le bras, de Cassagnes à Lansac et de Planèzes à Rasiguères, passe en revue l’ensemble des vignes dédiées en compagnie de chaque groupe. Aux dernières nouvelles, le contrôle de la taille ne souffre aucune contestation.

Dimanche 10 avril

Sa plantation à peine terminée, il ‘’roundinège’’ le Georges, au milieu de ses abricotiers et amandiers, sur son chenillard datant d’avant le phylloxéra et à le regarder virer de droite et de gauche, attentif à ne pas laisser une seule matte de ‘’margall’’ debout, on se dit qu’il ne changerait pas sa place même contre celle du Président de la République.

Samedi 9 avril

Depuis belle lurette, il ne fait plus aucun doute pour personne que Planèzes est un Paradis sur terre et d’ailleurs, il suffit d’aller du côté de l’Aire pour avoir l’impression d’y entrer de plein pied. En s’approchant discrètement, sauf quand on se fait ‘’bourrer’’ par Adda, le fauve du coin, 9 fois sur 10, Christian est là, sous vos yeux, outils en mains, à retourner la terre, bêcher, semer, arroser, etc.
Le rayon féminin, sans lequel, pour ainsi dire, un tableau n’est jamais fini, est confié à Rose-Marie qui, par le biais de fleurs toutes catégories, plantées ici et là, donne au coin des airs de conte de fées.
Quant à la sérénade quotidienne des grenouilles qui squattent juste en contrebas sous le pont, elle ressemble un peu à la cerise sur un tableau qu’on ne peut s’empêcher d’envier et de souhaiter à tout le monde.
PS : Merci pour le thym fait main et fait maison.

Vendredi 8 avril

Toujours aussi souriante et taille mannequin, en compagnie de Gérard et Marc, elle est revenue dans le bibliobus toujours aussi flambant neuf, la Lesquerdoise Corinne, pour renouveler le stock de livres de la biblio, ce qui devrait nous amener ainsi jusqu’au début de l’automne…
400 bouquins à choisir, bipper, trimbaler de la place à la biblio pour les nouveaux et chemin inverse pour ceux déjà lus, n’a rien d’une promenade de santé (n’est-ce pas Marc ?) et il vaut mieux être trois pour l’opération surtout par une ‘’calounasse’’ à décourager quiconque de mettre le nez dehors, même à l’ombre. Les petits, les moyens et les grands ont de quoi se régaler pour les 6 mois à venir et quand on reverra le sourire de Corinne, on sera d’autant plus content que les vendanges seront derrière nous.
PS : un gros bisou à Jacques.

Jeudi 7 avril

Ces derniers temps, vous avez peut être aperçu dans les rues Planézoles, une jeune et belle demoiselle en compagnie de Monsieur et Madame Arnold. Et bien, cette demoiselle prénommée Yuliala, originaire d’Ukraine, parlant couramment le polonais, l’ukrainien, le russe, l’américain et à ¾ notre langue, nous arrive tout droit d’Amérique, de Manhattan où elle vit depuis l’âge de 9 ans. En début d’année, les ondes de Radio Roussillon diffusaient qu’un organisme américain, le SIT, envoyait en France du 25 janvier au 9 mai, à l’Institut Catholique de Toulouse, un groupe de jeunes étudiantes pour y perfectionner leur français, avec au programme une petite escapade d’une douzaine de jours (28 mars-7 avril) dans notre beau Roussillon pour mieux comprendre et toucher du doigt la vie locale, et lançaient un appel à la population pour les héberger.
Madame Arnold, qui n’a pas la mémoire courte, a tenu, en recevant chez elle une enfant d’Amérique, à remercier ce beau pays de l’avoir merveilleusement accueillie du temps où elle était une ‘’Yuliala’’ française en quête de découvertes et traversant l’Océan Atlantique dans l’autre sens.
Avant de regagner Toulouse, les retrouvailles estudiantines ont lieu à Céret où chaque élève, en français s’il vous plait, devra raconter son séjour. Du coup, Monsieur et Madame Arnold ‘’passègent’’ leur petite protégée aux quatre coins des P.O. : Thuir (Caves Byrrh), Maury (trompe-l’œil), Millas (moulin à huile), Collioure (clocher et peintres), Perpignan (Castillet, Palais des rois de Majorque), Estagel (platane multi-centenaire), Paulilles (ancienne usine d’explosifs réhabilitée en musée), Château de Caladroy, Cave Trémoine, rendez-vous avec monsieur Olivier Bajard, champion du monde en pâtisseries et déclaré meilleur ouvrier de France, sans oublier une visite au meilleur ouvrier de France tout court : Maître Alex, ferronnier Planézol.
Macarelle, la ‘’pitchounette’’, elle aura de quoi raconter mais surtout, quand elle s’en ira de chez nous, après avoir fait plein de ‘’poutous’’ à toute la famille Arnold, qu’elle prenne conscience que le hasard, en l’emmenant du côté de notre vieux clocher, a pour elle vraiment bien fait les choses.

Mercredi 6 avril

Il y a comme ça, quand le soir tombe, des jours qui paraissent plus beaux que d’autres, surtout quand votre minette, à l’image de la Pomponnette du Boulanger de Pagnol, le poil ressemblant à une vieille serpillère, revient, sans crier gare, au bout de huit jours, l’estomac dans les talons en demandant sa ration de viande et de croquettes. Dans ces moments là, qu’on ait 14 ou 90 ans, la vie qui est déjà belle n’en parait que davantage et le pauvre champagne qui a su résister tant bien que mal aux assauts de Noël et Nouvel An, se dit qu’en fait, il était programmé pour ces retrouvailles. Quant à savoir où la coquine est allée ‘’roundinéger’’, mystère et boule de gomme mais, macarelle, aucune importance.

Mardi 5 avril

Comme les ‘’petits nègres’’ d’Agatha Christie ou les doigts de la main, les cairns qui, tels des guetteurs, surplombent notre ancien Cellier La Chapelle, sont également dix, retraçant à eux tout seuls, plus d’un siècle de viticulture et à contempler ces dix cépages brillants comme des sous tout neufs, colorés de ‘’noir-bleu’’, ‘’jaune-blanc’’ et ‘’gris-orange’’, on comprend mieux l’attachement au pays qu’ont su se transmettre de père en fils, toutes les générations de vignerons.

Lundi 4 avril

Quand les piquets de palissage de syrahs, au bout de 20 ans, commencent à se faire grignoter les ‘’pieds’’ par la rouille jusqu’au risque de ‘’s’asboudraguer’’, un moyen économique de les aider à rester debout est d’en acheter de tout neufs, de les diviser en trois morceaux à coups de disqueuse pour rafistoler ainsi la base de trois d’entre eux, fil de fer à l’appui, afin de les faire repartir pour un tour. Et les frères Jimenez, comme tous les petits copains, ont souvent recours à ce système D.

Dimanche 3 avril

Ces derniers temps, les plantations deviennent encore plus rares que les pauvres lapins de garenne qui survivent dans notre terme (au dernier recensement, ils sont trois et peut être du même sexe…). Loin des années 90 où syrah, grenache et muscat se plantaient par monts, par vaux et par milliers de greffés-soudés, il faut aujourd’hui, faire appel à des spécialistes parce qu’on en arrive à ne plus savoir par quel bout mettre en terre le petit plant. Yannick et son papa Georges (qui fait souvent, malgré lui, la une du site), aux pieds des cerisiers du Castagnet, font confiance à l’équipe Rasiguéroise-Tourill (Bernard, Christian, Didier, Thierry) pour s’occuper de la plantation de leurs grenaches noirs et, macarelle, ils vont tellement vite, ces spécialistes, qu’à choisir, il vaut mieux arriver tôt que tard sur le chantier sous peine de louper l’évènement.

Samedi 2 avril

Depuis mardi, la Minette toute rousse prénommée Doudouce et appartenant à Pierre, n’est pas revenue à sa maison. Il serait tout content de la retrouver, alors si des fois quelqu’un l’aperçoit, il peut appeler au 04 68 29 09 57. Merci d’avance pour lui.

Vendredi 1er avril

Il n’existe pas 50 façons de répandre de l’engrais aux pieds de nos carignans, syrahs et compagnie, mais seulement deux !
La première au seau et à la sueur ; la deuxième, à l’épandeur et à la clim. Et bien, Eric et Fred viennent d’en inventer une troisième ; bien calés derrière le tracteur, dans le ramasse-cailloux débarrassé de sa tampe, avec deux comportes Alibert pleines à ras-bord de ‘’granules’’, un à gauche, un à droite, ils apprécient la petite balade entre les ‘’llaques’’ menée de main de maître par ‘’papa’’ Jean-Pierre et du coup, ils n’ont plus qu’à laisser tomber la dosette entre les souches plutôt que de ‘’s’escagasser’’ la santé.

Mardi 31 mai

Elles semblent loin, les tendinites à répétition qui s’invitaient à chaque printemps à force de couper, au sécateur en ferraille s’il vous plait, les sarments les uns après les autres une fois le temps des passages venu et ce, jusqu’à essorage complet des tendons des coudes et des poignets. Le ‘’matos’’ super sophistiqué d’aujourd’hui réglé au millimètre près, tant à l’horizontale qu’à la verticale, monté sur des tracteurs avançant au moins 3 fois plus vite qu’un cheval ou un bourricot, laisserait certainement nos Anciens sans voix et sans réaction. Mais, y a-t-on gagné au change ?

Dimanche 29 mai

Autour de Maitre Barcelo, la dernière dégustation réunissait un bon nombre de vignerons, confirmant combien les Rouges millésime 2010 sont impressionnants de qualité. Pour ‘’roundinéger’’ (et se ronger les ongles) aux dernières vendanges, les abonnés aux hauts de gamme ont ‘’roundinégé’’ plus que de coutume, mais le résultat est là et il semble que dorénavant, un pas soit franchi concernant le jour J et l’heure H de ces cueillettes qui ne sont jamais assez mûres côté Cave et beaucoup trop mûres côté coopérateurs. Cependant, les vignerons de Trémoine sont de bons élèves et même s’il faut leur expliquer plusieurs fois la leçon, ils se rangent toujours en fin de compte à l’avis des professeurs.

Jeudi 26 mai

Semblables aux mines Planézoles, les mines de Batère ont un passé chargé d’histoire où les bâtiments, un peu moins en ruines que les nôtres, témoignent qu’il fut un temps où Italiens, Algériens, Allemands et compagnie se côtoyaient dans la bonne humeur, partageant un rude travail pendant que leurs gamins fréquentaient l’école ‘’communale’’ érigée en pleine forêt au milieu des cerfs et des sangliers. Il y a toujours un côté nostalgique à imaginer ‘’l’histoire’’ et même si l’endroit est perché, il vaut vraiment le détour, surtout que sur place, Nathalie et David vous recevront les bras ouverts avec un large sourire et vous proposeront chambres, repas et surtout Rosé Trémoine et Loubet de Sceaury. Une visite s’impose.
Réservations/renseignements : Refuge de Batère (restauration, hébergement) 04 68 39 12 01

Mardi 24 mai

A deux mois des Musicales de l’Agly 2011 (du 7 au 10 juillet), les stages sont définitivement décidés. N’hésitez pas à vous inscrire pour l’un ou l’autre auprès de l’Association. Il n’y aura pas de place pour tout le monde.

Lundi 23 mai

En ce weekend du 15 mai, quelque part entre Angoulême et Bordeaux, Jean-Mi et Marie-Alice ont laissé parler leur passion sur le circuit automobile de Haute-Saintonge, à la Génétouze (17), circuit accueillant une démonstration de motos anciennes/side-cars. Tout au long de 8 séries de 20 minutes, 22 inscrits (gratuitement) se sont régalés de ‘’roundinéger’’ sur un parcours de 2500 mètres, le bouclant en plus ou moins 75 secondes à chaque fois avec, en prime, quelques petites pointes à 170 km/h. Et bon sang ne saurait mentir quand Marie-Alice n’est pas disponible comme passager, le fiston Simon (circuit du Luc en avril) est tout désigné comme remplaçant.

Vendredi 20 mai

Quand le marin ou la tramontane souffle, question cerf-volant, le couloir entre le Roc et la Chapelle est un coin privilégié où les enfants aiment se retrouver pour s’aérer les poumons trop longtemps ‘’astouffés’’ par l’ordi ou l’école et où le sentiment de liberté prend toute sa valeur en voyant le petit triangle au bout de la ficelle se balader au gré du vent sans se poser de question.

Mardi 17 mai

Au pied des Castagnés, ‘’calou’’ ou pas ‘’calou’’, il la bichonne sa ‘’grenachette’’ de vigne, le Yannick, allant et venant dans son tracteur et, vu le ‘’matos’’ ‘’pendgé’’ à l’arrière, il serait étonnant que la moindre brindille d’herbe en réchappe.

Samedi 14 mai

Dans le monde vigneron où nous vivons, beaucoup de nos vieux ‘’trastous’’ rendent encore de grands services sans jamais passer par la case pompe à essence et il faut bien, de temps à autre, songer à refaire leur plein. Et le siphonage est sûrement de loin la manière la plus tranquille d’y remédier.

Mercredi 11 mai

Décédé voilà plus de 25 ans, François venait au monde dans une ferme sur les hauteurs de Prats de Mollo-La Preste (66) il y a tout juste 100 ans en ce 11 mai.
Dans son petit paradis de garrigues, au milieu de ses frères et sœurs, son bonheur sera de courte durée entre la disparition précoce de son père et la venue de la guerre 14/18.
A cette époque, les enfants sont facilement ‘’placés’’ au sein de familles pour leur donner une chance de mieux ‘’s’accamper’’ et tout naturellement, il rejoint l’oncle Guisset au village.
Il y passe sa vie, faite de travail, d’honnêteté et d’amitié, recroise de beaucoup plus près le mauvais parfum de la guerre en 39/45 et sur le tard, fonde une famille où le bonheur s’invite quotidiennement à la table jusqu’à ce triste dimanche de janvier 86.
Même si parfois, le martinet était de sortie quand ses enfants se trompaient malencontreusement de cerisier ou de fraisier, il est resté, pour sa progéniture, un père fabuleux à recommander à tous les enfants de la Terre sans exception.

Mardi 10 mai

Six mois après, il est de retour, Roland, pour, dans un premier temps, désenclaver les vignerons des Basses Pachères qui doivent effectuer les traitements oïdium-eudémis-mildiou. Patiemment, il trace un chemin au milieu des creux et bosses que l’Agly nous a laissé à la dernière grosse pluie et Robert, Willy, Georges et Yannick ne s’en plaindront sûrement pas.
PS : En ce 10 du mois, un gros poutou à la frangine, là-bas, à Narbonne qui a la main aussi verte que Margarete.

Dimanche 8 mai

Question village fleuri, le moins que l’on puisse dire c’est que le nôtre en est et la main verte de Margarete qui essaie de n’oublier ni rue ni placette n’y est pas étrangère.

Vendredi 6 mai

Comment ne pas avoir une petite pensée pour notre Alexandrine, en ce mois de mai qui, inlassablement, peu ou prou, nous amène à chaque fois griottes et bigarreaux ? Et lequel d’entre nous, ne serait-ce que 5 minutes, ne reviendrait pas quatre décennies au moins en arrière, manière de la rencontrer une nouvelle fois au coin d’un cerisier pour se faire tirer les oreilles…de loin ?

Mardi 3 mai

Depuis quelques années maintenant, le 1er mai est synonyme pour Brigitte et Sidney de grillade à la Margoll entre amis. On retrouve toujours avec grand plaisir les mêmes chênes et oliviers, le même ruisseau qui, cette année macarelle, s’est mis sur le 31, sans oublier le parfum de la ‘’boutifarre’’ grillée qui embaume Margoll et Moudéga pour la journée. Ce 1er mai revient comme un rayon de roue après un tour complet de cette dernière et ma foi, si ce n’est que les petits grandissent un peu plus à chaque tour et que les ‘’abonnés de longue date’’ y reviennent quelques rides en plus, rien ne change vraiment là, près du ruisseau, au fin fond de cette belle Margoll.